Notre Monde dans tous ses Etats

Notre Monde dans tous ses Etats

2 - Petit évènement pour l'humanité, grand évènement pour moi.

Après avoir commencé avec un ton un peu sérieux, je continue mais sur un autre ton. Un autre style.

 

Les beaux jours ont du mal à s'installer malgré un mois d'Avril annonciateur d'un été avec le thermostat bloqué sur 10. Bon, un peu de fraîcheur et d'eau ne peut pas nuire — dois-je rappeler que dans certain pays ils seraient prèts à donner un oeil, ou un bras pour avoir notre pluviométrie —  il faut bien que les plantes poussent sinon on se plaindra du prix des fruits rouges, des melons, etc. etc. durant les fameux mois de vacances, en bon français que nous sommes. Vacances, soit dit en passant est un mot qui sonne bien. Je ne saurai pas bien dire pourquoi. Période on l'on peut vaquer. Bref !

En ce qui me concerne je me trouve dans une situation un peu particulière. J'ai investi dans un nouveau hardware que je peux brancher directement sur ma prise USB. Et vous connaissez le principe de ces prises USB. On branche l'appareil et Ouinedoze le reconnais sans y faire quoique ce soit. Et bien voilà j'ai trouvé sur eBay un produit qui permet de récupérer directement les virus. A chaque fois que le system détecte un virus il le redirige sur l'équipement, qui est minuscule. Ainsi toutes ces choses immondes qui polluent la machine se retrouvent en une sorte de quarantaine. Il faut bien sûr contrôler de temps en temps que l'équipement ne soit pas plein. Il faut le nettoyer de temps en temps quand le besoin s'en fait sentir. Sur la prise USB, une fois branché on a l'impression que c'est un cache ?

Bon voilà. Rien d'extraordinaire.

Comme l'a bien montré Jung, les phénomènes de synchronicité font partie intégrante de notre existence, et lorsque je pratiquais — il y a bien longtemps de ça, dans ma vie d'avant, celle où je m'appelais Jacky — le métier de dépanneur d'ordinateurs, il suffisait que j'arrive dans le bureau pour qu'ils se remettent à fonctionner à merveille, au grand étonnement des secrétaires auprès desquelles j'ai rapidement acquis une réputation de magicien absolument infondée, et il aurait fallu que je lève le petit doigt — si je puis me permettre l'expression — pour obtenir d'elles les actes les plus insensés, les séances les plus torrides. Mais je m'égare.

Donc moi aussi, à l'instar de mon portable Médion MD95251, on m'a branché un appareillage que le corps a immédiatement reconnu. Bien sûr l'idée ne m'est pas venue spontanément. Seulement à un moment crucial, lors d'un exercice répété des dizaines de milliers de fois — et croyez-moi je n'exagère rien — je me suis retrouvé bloqué. Imaginez que vous soyez sous ta douche, les cheveux tout moussants, et l'esprit qui surf tranquillement sur les activités intéressantes qui vont s'offrir durant la journée à venir qui s'annonce, et là, horreur plus d'eau, silence total. Plus d'eau nulle part, ni dans la cuisine, ni dans les toilettes, car vous connaissant, vous seriez prêt à certains sacrifices pour terminer le travail commencé, la tête sous le robinet de l'évier pour choisir la solution la moins repoussante.

Et bien voilà, il était 4h30 ce matin, devant les toilettes, la bite à la main, et hop le robinet s'est arrêté de couler. Mais là de toute manière, pas de salle de bain ou d'autre issue de secours. Sur le coup tu refuse l'évidence. Les faits dépassent la conception que tu te faisais, peu de temps avant, du monde, au moment où — je le rappelle il est 4h30 et la plupart de mes neurones n'avaient même pas daigné ouvrir un œil — FLOP ! Plus rien. Le désert. Les quelques neurones qu'y avaient fait le déplacement se sont toutes barrées dans un premier temps, et là quand ce phénomène se produit — et la nature de ce point de vue est très bien faite — une grosse sirène se met en branle comme le premier mercredi de chaque mois à midi. Bran le bas de combat, les pompiers, l'armée, tout le tremblement et en avant Guingamp, tout le monde debout, et me voilà parti aux urgences d'un grand hôpital parisien avec ma femme sous le bras.

Sur la route j'ai eu une pensée pour mes ancêtres, néandertaliens, qui dans une situation identique, n'avais pas grand-chose à leur disposition pour régler ce genre de problème, à part peut-être finir leur existence la tête en bas.

Alors tu arrives aux urgences d'un hôpital parisien — non non je ne dirai pas lequel —  et c'est un peu comme le feuilleton sur Antenne 2, sauf que là personne ne cours, personne ne t'adresse le moindre regard, des gens se croisent, et de temps à autre une personne du corps médical promène un chariot avec un type dedans. Beaucoup de gens sont là et il ne se passe quasiment rien. En attendant, pour moi, une sorte de compte à rebours s'était mis en marche, mais je ne connaissais pas bien l'échéance. Tout ce que je savais c'était que ça n'allait pas tarder à exploser, qu'il allait y en avoir partout sur les murs, moi qui suis plutôt d'un naturel à ne pas me faire remarquer.

Finalement on a pris une photo en négatif de mon corps en transparence, et là les choses se sont éclairées, on avait sous les yeux l'équivalent conceptuel d'une baignoire avec un bouchon en liège qui obstruait l'évacuation. Sauf que dans mon cas un type était passé souder une plaque de tôle de 15 sur le dessus, tout en sachant que le robinet gouttait à un rythme effréné, et je trouvais la situation extrêmement critique. Eux pas tellement visiblement, mais ce n'était pas leur baignoire. Bon Voilà le décor planté dressé.

Après un temps infini — qui est tout de même sans rapport avec la création de notre univers —, un médecin est passé pour m'expliquer qu'il y avait deux solutions. La première qui consistait à introduire une sonde dans ma prise USB jusqu'à déboucher dans la baignoire et repousser ainsi le bouchon pour qu'elle se vide. Mais l'opération n'était pas gagnée d'avance car on ne voit pas bien si le bouchon ferme juste l'écoulement, ou s'il est entré dans la tuyauterie ; ce qui serait beaucoup plus embêtant car là il faudrait appliquer le plan B. Le plan B consiste à prendre une chignole et faire un trou dans la tôle pour aspirer l'eau par le haut. Une sorte de mini césarienne dont si j'ai bien compris, il n'était pas question d'anesthésie totale.

Et voilà. Ce matin, sur les coups de 7h30, j'ai vécu un grand moment de solitude. La bite à l'air, un type, la cinquantaine accompagné d'une ravissante assistante, m'a introduit un tube de couleur jaune d'au moins 4mm de diamètre, jusqu'à soulever le fameux bouchon qui en ce qui me concerne, tenait plus d'un fragment de la falaise d'Étretat qu'à un doux bouchon en liège. Mais je crois que j'ai esquissé un sourire lorsque j'ai définitivement évacué le plan B de mon esprit ainsi que toute cette urine qui s'était trouvée bloquée trois heures plus tôt.

Pour l'instant la baignoire est vidé, et se vide au rythme de l'écoulement du robinet. Mais les morceaux de falaise sont là. Maintenant c'est une histoire de procédure. Je dois prendre rendez-vous  dans un autre hôpital, en consultation urologique, puis dans un deuxième temps aller me faire casser mes morceaux de falaise à l'ultrason et les évacuer dans mon nouvel équipement hardware. Joli programme (software) en perspective.

En attendant je peux pisser dans la rue en souriant aux passants que je croise. J'en convient c'est assez mince comme avantage mais essayez d'en faire autant !

En ce qui concerne ma machine, je crois que je vais virer cet équipement qui me prend un port USB. Je vais faire confiance à mon anti-virus.

à suivre ...



20/06/2007
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